Dans le cadre de la manifestation régionale "Casanova forever", organisée par le Fonds Régional dArt contemporain, lexposition "Véra dor" propose la mise en résonance des uvres contemporaines dEmmanuelle Etienne avec les collections du musée archéologique Henri Prades.
Affiche Exposition Véra d'or Eté 2010
" Casanova forever Casanova forever ", est une programmation d'expositions d’art contemporain initiée par la Région Languedoc-Roussillon et pilotée par le Fonds Régional d’Art contemporain, dont le thème général est la vie et l’œuvre de Casanova.
En effet, après le vif succès de " Chauffe Marcel " en 2006 et de " La Dégelée Rabelais " en 2008, " Casanova forever " a pour figure emblématique Giacomo Casanova, avec de juin à octobre 2010, une trentaine d’expositions réparties dans quinze villes des cinq départements du territoire régional (Aigues-Mortes, Alès, Bagnols-les-Bains, Cases-de-Pène, Lattes, Lunel, Montpellier, Mende, Montolieu, Narbonne, Nîmes, Salses-le-Château, Sérignan, Sète, Sigean, Vers-Pont-du-Gard). Au delà des thèmes habituels liés au personnage et à la vie de Casanova (le sexe, le jeu, l’argent, le voyage, la magie….), c’est à partir de notions d’une liberté très individuelle et d’une certaine innocence ludique (aventure, plaisir, surprise, étonnement, bonheur…) que sera conviée la création artistique contemporaine.
Ainsi, " Casanova forever " permettra au public d’emprunter les parcours singuliers de la création contemporaine à travers diverses évocations de la figure éminemment aventurière de Casanova.
Après avoir participé à " La dégelée Rabelais " en 2008, le musée archéologique Henri Prades a été à nouveau sollicité par le FRAC pour prendre part à " Casanova forever ".
En la circonstance, Emmanuelle Etienne , diplômée de l’École des Beaux Arts de Montpellier Agglomération a été invitée pour une exposition monographique en dialogue avec la collection permanente du musée.
D’une lignée d’éminents archéologues (son père, Roland Etienne, ancien Directeur de l’École Française d’Athènes, spécialiste de l’archéologie, de l’architecture antique et de l’histoire hellénistique ; son grand père, Robert Etienne, membre de l’Académie des inscriptions et Belles Lettres, historien, spécialiste de l’antiquité romaine), cette artiste n’est pas sans disposer d’une connaissance intime de l’archéologie.
Au musée archéologique, elle propose une série d’œuvres (sculptures, installations et vidéos) en résonance avec l’espace, la scénographie et les collections archéologiques du lieu, tout en associant un "état d’esprit" lié à la figure de Casanova.
Ainsi le souffle, affirmé dans le travail d’Emmanuelle Etienne par la synergie de l’air et du verre, permet la mise en jeu de mécanismes analogiques en termes extrêmement sensibles. Des collections de verres antiques aux bulles éprouvettes ou aux cornues d’alchimistes, des masques souffleurs aux ballons gonflables, la respiration révélée comme énergie vitale évoque avec beaucoup de finesse les allers et retours de l’intérieur vers l’extérieur, de l’ombre vers la lumière, du caché vers le révélé, du réel vers le rêvé.
Inspirée par un Casanova philosophe, voyageur, joueur et gentilhomme amoureux, l’exposition se dévoile en une déambulation à travers diverses expressions liées à la mémoire, au symbolique, à l’alchimie, mais aussi au jeu et à la séduction.
Véra d’or , œuvre majeure de l’exposition et spécialement produite pour la circonstance, s’inscrit dans le Cycle de Véra, initié par l’artiste depuis plusieurs années : petite maison de verre, comme une serre ou une verrière, mais aussi structurellement inspirée des sarcophages antiques, elle est construite sur la base du nombre d’or. Les faces extérieures des parois, recouvertes d’un film sans tain reflètent l’espace et les collections du musée alors qu’à l’intérieur apparaît le dessin gravé d’une architecture classique, renvoi onirique aux palais vénitiens. A l’extérieur, Véra réfléchit, à l’intérieur, Véra rêve, à l’abri des regards…
Autre œuvre créée spécialement pour l’exposition, un labyrinthe en spirale , chemin dessiné qui au-delà du motif géométrique complexe, renvoie à la fascination culturelle et spirituelle d’une certaine idée du voyage, comme une quête existentielle. Installée sur le sol du jardin, devant le parvis du musée, cette sculpture maçonnée, en écho au labyrinthe crétois, romain ou médiéval, évoque le parcours d’une marche méditée à travers l’espace et le temps, en un mouvement dialectique de l’intérieur et de l’extérieur, du révélé et du caché. Enfin, la dimension ludique et rythmique de cette installation, telle une marelle tracée au sol, nous renvoie immanquablement à un Casanova inlassablement joueur et aventurier.